Pierre SOULAGES
(Rodez 1919 - Nîmes 2022)
Les monuments romans, les dolmens, les menhirs gravés de la région de Rodez sont les premières manifestations artistiques qui attirent son attention. Il découvre la peinture moderne à dixhuit ans en visitant, lors d'un séjour à Paris, une exposition de Cézanne et une autre de Picasso. Pendant la guerre, il travaille comme agriculteur près de Montpellier et revient en 1946 à Paris pour se consacrer à la peinture.
En 1947, il expose au Salon des sur-indépendants. Replié sur lui-même, réfractaire à toute influence, il aboutit très rapidement à une forme d'abstraction personnelle et puissante qui le fait remarquer dès sa première exposition particulière (1949, gal. Lydia Conti). Il a d'emblée trouvé une expression conforme à son tempérament et qui frappe dans la mesure où elle fait table rase de la tradition picturale.
Pour se réaliser, sa vision entraîne une nouvelle structure plastique du tableau, où le tracé du signe dans l'espace est essentiel. Ayant fait du noir sa couleur presque exclusive et de la ligne son principal moyen d'expression, Soulages recourt bientôt au couteau et à la spatule, qui remplacent le pinceau. Ecrasée par le large outil, la matière devient la forme. Cette technique, qui confère à chaque tableau l'aspect d'une totalité indivisible, en faisant reposer l'efficacité plastique sur le geste de peindre, rappelle certaines pratiques de l'art extrême-oriental, que l'artiste a adoptées d'instinct, guidé par les exigences de sa propre sensibilité.
Il est représenté dans le monde entier notamment à Paris (M.N.A.M.) ainsi qu'à New York (M.O.M.A. et Salomon R Guggenheim Museum).
Extrait du dictionnaire de la peinture française - Editions Larousse